SVE - L'Europe au pied de la Haute-Loire

SVE - L'Europe au pied de la Haute-Loire

Quelques mois de bonheur, passage à vide puis retour à la réalité.

Bonjour, c'est Victor, cet article est le dernier de la courte série que nous aurons publié sur ce blog. J'aime pourtant bien raconter ma vie, mais c'est toujours compliqué de l'écrire.

Demain, ça fera 1 mois que je serai rentré en France, j'ai bossé entre temps histoire de renflouer les caisses, vu que j'ai absolument claqué tout mon livret A en Grèce, ce SVE m'a laissé à genoux en terme financier ( mais pas que ), heureusement que j'avais bossé comme un sourd l'été dernier.

 

Ca va être délicat de résumer mes 6 derniers mois de SVE, je vous demande la plus grande attention.

Courant Janvier nous avions du commencer a préparer une pièce de théâtre, bien loin de nous douter qu'il allait littéralement gangrainer une enorme partie de notre temps libre en mai et juin.

 

En Fevrier nous avons appris le départ de Franziska, notre collegue autrichienne un peu pingre qui piquait le PQ du centre pour éviter d'avoir à en acheter et ainsi économiser 1€12. La Salzburgeoise ne se sent pas bien, en effet, elle économise le moindre centime pour aller voir son mec en Inde qu'elle a rencontré sur internet, elle ne prend aucun jour de repos pour aller passer des concours d'entrée en université en Autriche. Du coup, à force de rester toutes les semaines dans sa chambre sans sortir pour ne pas brusquer son portefeuille ( pourtant quelque peu fourni du fait de son géniteur patron d'entreprise ), elle à commencer à déprimer, normal. L'Autrichienne se fait donc la malle fin fevrier après un voyage de groupe à Rhodes et un petit voyage perso a Santorin.

Pas cool pour moi, non pas à cause des affinités qui auraient pu nous lier ( ce n'était pas le cas, je me suis jamais senti bien proche d'elle ), mais parce que j'ai du changer d'appartement. En effet, jusque là, je vivais la plupart du temps tout seul, un étage au dessus, bien pépouze, mais l'association à décidé de nous regrouper pour économiser quelques drachmes sur l'électricité et le chauffage. Ca m'a bien gonflé de déménager dans l'absolu, j'étais bien, et j'étais vraiment chez moi avant de me retrouver dans la chambre de Franziska, dans son lit pourri qui m'a éclaté le dos.

 

Entre temps, mes frères et un de leurs amis son venus me voir 5 jours à Levadeia, ça m'a fait un bien fou, une présence masculine et chaleureuse, boire du whiskey en écoutant du rap et parlant de foot... C'est bête mais ça m'avait presque bien manqué jusque là, en effet, l'hystérie et l'hypocrisie générale engendrée par l'omniprésence de filles commençaient à me chauffer un peu, mais ça va, j'avais de bien belles raisons d'accepter tout ça.

Avec mes frères nous sommes allé voir un match de basket entre le Panathinaïkos d'Athènes et l'Olympiakos du Pirée, les deux principaux clubs sportifs grecs dont la rivalité dépasse largement le cadre sportif. C'est un peu bourrin mais ça donne des spectacles exceptionnels lors des matchs de foot et de basket.

 

Tournant Mars-Avril, j'ai reçu la visite de mon oncle et de ma tante qui m'ont emmené à Santorin. Même si le tourisme et l'attitude des grecs là bas deviennent rapidement insupportable, c'est assurement le plus bel endroit que j'ai vu dans ma vie, j'ai vraiment passé un bon moment.

 

Après j'ai eu l'occasion de rejoindre nos collegues volontaires allemandes sur l'île d'Ikaria ( une des 5 zones bleues mondiales, ce sont les endroits où l'espérance de vie est significativement au dessus de la moyenne), l'ambiance, bien loin du luxe et du tourisme propre à Santorin, était exceptionnelle, tout était calme, les allemandes avaient loué une petite bicoque à 300m de la plage, c'était purement merveilleux.

 

Nous avons eu ensuite ensuite un séminaire d'une semaine avec d'autres volontaires erasmus en Grece organisé dans le parc national du mont Parnès, au milieu des forêts montagneuses bordant le Nord/Nord-est d'Athènes, un petit havre de paradis à 30 min de la métropole.

Le lieu où le séminaire était organisé était un grand chalet ( un peu comme la maison forestière au Estables dans l'idée) tout en bois, avec une vue imprenable sur la vallée. Nous y avions rencontré de nombreux volontaires, appris beaucoup de choses, et avons fortement regretté que ce séminaire n'eut pas été organisé plus tôt.

 

Fin Avril, mes parents sont venus passer une semaine en Grèce, j'ai eu l'occasion de les emmener à Athènes, aux Meteores, à Levadeia et à Kerkyra (Corfou), j'ai été fier de leur montrer mes compétences linguistiques, mon lieu de travail et certaines personnes qui partageaient ma vie sur place.

 

J'ai eu la chance de recevoir 2 amis tournant Mai-Juin, après quelques jours passés à Levadeia, nous sommes descendus à Athenes, avons loué une voiture et nous sommes parti faire un road trip dans le peloponnèse, en plantant une tente sur les plages que nous trouvions.

J'ai eu donc l'occasion de revoir Nafplio ( ou Nauplie), Epidavros ( ou Epidaure), mais aussi les historiques villes de Sparte, de Corinthe, Arachova ou Naupacte. Nous avons été emerveillé par le rocher et la vieille ville de Monemvassia, par les cascades de Neda, le site archéologique de Delphes, et le tour de force architectural qu'est le Pont Chariloas Trikoupis. Nous avons pu faire la bringue avec d'autres volontaires ( rencontré au séminaire ) qui nous ont ébergés à Kalamata, une grande ville au fin fond du peloponnèse. Bref, c'était du bonheur à l'état pur. Je laisse donc mes collègue à l'aéroport ce dimanche 3 juin, les yeux cernés mais les têtes pleines de souvenir. J'en revois un des deux dans moins d'un mois, en effet, nous avons prevu, avec une autre volontaire, de le rejoindre, lui et sa famille, pour 2 petites semaines au Liban.

 

Début juin, il commence à faire très chaud en Grèce, et contrairement à la plupart des grecs, nous n'avons ni ventilateur, ni air conditionné, c'est pourquoi nous finissons un soir par investir le toit de l'immeuble pour dormir à la belle étoile, cherchant le frais.

Cependant, tout ceci est de courte durée, de gros nuages viennent assombrir ma vie à Levadeia, au sens propre comme au figuré.

De gros problèmes inter-volontaires viennent miner, détruire ma vie ici à Levadia. Le rêve eveillé dans lequel je baignais depuis 9 mois se transforme soudainement en un interminable cauchemard. Je voulais partir, ou me flanquer une balle dans le crâne sur le coup, mais je me suis bassement réfugié dans l'alcool et dans Georges Moustaki. Je n'ai absolument aucun bon souvenir de ces 2 derniers mois en Grèce, c'était de la chiasse ignoble. Je ne suis finalement pas rentré en France, pour ne pas m'attirer les foudres des personnes qui m'encadraient, pour ne pas détruire 6 mois de travail théâtral, et surtout pour ne pas annuler mon voyage chez mon ami au Liban.

Je vis donc une putain de traversée du désert jusqu'au 29 Juin, ou finalement, après des litres de bière et de whisky, des heures d'écoute de musiques glauques et une dizaine de répétitions théâtrales chaumardesques, je pars enfin pour Beyrouth.

 

Le 12 Juillet, retour en Grèce, la solitude reprend ses droits, je ne supporte pas. Le soir même, un craquage nerveux me fait acheter ( à 3,5 grammes ) un vol Athènes-Lyon pour le samedi 14 Juillet. Le lendemain, je m'en veux presque un peu, mais pas tant que ça, je prend tout de même en vol retour pour le 17 Juillet. Malin, je pourrai ainsi regarder la finale de coupe du Monde au Puy en Velay pour la modique somme de 400€ (coût total de l'aller-retour Levadia-Le Puy, pour 3 jours, ça vaut le coup) .

 

Retour en Grèce le 17/07, la solitude re-reprend ses droits, mais ça va, je n'ai plus que 2 semaines à tenir dans cet enfer, j'ai compté les jours, j'ai eu l'impression de crever ici, isolé, tous les soirs, en larmes sur mon toit, regardant le soleil se coucher, une bière ( ou autre ) à la main.

 

Finalement, l'aventure s'achève le 30/07 à Levadia, je prends le bus pour Athènes où je suis sensé rejoindre quelques volontaires que j'ai rencontré à Kalamata avec mes amis.

Je regarde donc une dernière fois Levadia, voyant derrière chaque rue, chaque bâtiment, des souvenirs de ces 9 mois de bonheur absolu, le coeur gonflé de tristesse et de remords, je laisse une dernière larme couler sur ma joue, en me demandant si j'y reviendrait un jour.

Le lendemain, c'est la fin, je prend une dernière fois le métro pour l'aéroport. Après une courte escale de 5h a Francfort, je me retrouve a 22h30, dans la ville des quenelles.

 

Bilan : j'ai passé là bas les 9 plus beaux mois de ma vie, j'ai découvert une conceptualisation de bonheur dépassant toutes mes espérances. Les 2 derniers mois ( je me répète ) ont tout simplement été infects, la pire expérience que j'ai vécue jusque là. Je ne serais pas près à tout revivre si je ne pouvais pas changer la fin.

Le projet ( animations pour personnes agées) est un peu passé au second plan en terme de souvenirs. Finalement c'était peut etre juste une leitmotiv autour duquel s'est articulée ma vie là bas. Les petits vieux me manquent un petit peu, je suis content d'avoir apris suffisamment le grec pour pouvoir avoir de vraies discussions avec eux, d'avoir apporté du soleil dans leur vie tristounettes, et vice versa quand j'en avait cruellement besoin.

 

Je ne me suis pas tout à fait relu, advienne que pourra !

 

 



30/08/2018
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